Notre projet permaculturel ne s'arrête pas à notre maison conçue sur les principes du bio-climatisme, loin s'en faut. S'il est évident que le gros de notre énergie en cette année 2019 était sur le gros oeuvre de notre maison, nous y avons fait aussi quelques premiers pas vers une autonomie alimentaire à venir.

Ça a commencé par le potager qui fut lancé début juin. Nous avons beaucoup à apprendre, mais quelle joie d'aller récolter une partie de nos repas avec Elie dans le jardin en cette 1ère année ! 

Poivrons, tomates, haricots, salades, blettes, aubergines, mâche, carottes, aromatiques... 
Bien que nous soyons débutants, nous tâchons de prendre soin de la vie, et la nature est généreuse avec nous :

C'est source d'émerveillements permanents :

Néanmoins, nous sommes de plus en plus convaincus, que l'avenir, c'est l'arbre ! La certitude qui nous habite de plus en plus, c'est que le jardin d'Eden n'est pas un potager, il n'est pas un champ, ni même une pâture, mais bien une forêt fruitière et diversifiée ! Aussi nous sommes allés choisir nos premiers arbres chez des pépiniéristes locaux, Elie a même reçu un cerisier comme cadeau de naissance : ils pousseront ensemble ! 

Avant de planter, nous avons pris le temps de réfléchir à l'ensemble de ce que nous voulons créer et de faire un premier design de notre terrain ::

Et c'est parti ! Si notre manière de construire une maison est peu commune, car elle répond à des principes différents des principes classiques, vous vous doutez que notre manière de planter des arbres n'est pas vraiment non plus la méthode employée par les professionnels du métier. Notre but en effet est de protéger la vie du sol, celle des plantes, des vers de terre, des bactéries, champignons et autres insectes, car c'est de cette vie que viendra la vitalité de nos arbres. Aussi nous essayons, à partir de tout ce que nous avons appris et compris des lois naturelles de la nature, de planter à notre manière, et l'avenir dira si nous avons vu juste ou non. Ce qui est certain, c'est que vu la quantité d'arbres que nous souhaitons planter, cette technique bien plus rapide, va nous faire gagner un temps précieux.

Plutôt que de faire un graaaaand trou pour y planter chaque arbre en décompactant la terre (et en y tuant la vie du sol au passage), nous tâchons de ne pas trop perturber la vie du sol en faisant un trou aussi petit que nécessaire.

 Puis pour favoriser l'implantation des racines sans tout retourner, nous utilisons la grelinette pour décompacter le sol.

Enfin, nous passons du temps à pailler le sol autour des arbres que nous plantons. Cette étape est cruciale à nos yeux pour plusieurs raisons : le paillage isole les racines du froid comme du chaud, il réduit l'évaporation et donc les arrosages, il réduit la concurrence des herbes alentours, il alimente les champignons qui viendront enrichir le sol en matière organique en décomposant le paillage et qui viendront collaborer avec l'arbre, et puis surtout, en favorisant toute la vie du sol, il décompacte celui-ci très simplement, permettant aux racines de trouver leur chemin aisément. Il est impressionnant de voir à quel point le sol devient meuble quelques semaines seulement après son paillage !

Evidemment, c'est l'étape qu'Elie préfère, car alors que nous sommes occupés à pailler, nous n'arrivons plus à le surveiller constamment, et il peut tranquillement vaquer à ses occupations favorites : sortir de son berceau pour goûter l'herbe, la terre, et la paille ! 

Et bien que notre maison aurait bien besoin de nous, nous sommes heureux de la délaisser en cette période où les arbres somnolent pour planter ceux qui nous nourriront dans quelques années :

Bien sûr, la fonction de l'arbre est beaucoup plus vaste que celle de nous nourrir, aussi nous veillons à créer une certaine biodiversité sur notre terrain en plantant tous types d'arbres, fruitiers ou non.

Et comme nous ne souhaitons pas attendre plusieurs années pour déguster nos premiers fruits, nous plantons aussi abondamment des petits fruits : baies, fraises et noisettes.

La maison patiente, mais quelle joie de commencer à planter tout ça ! Et ce n'est que le début, car les plantations se poursuivront cet hiver pour planter 350 arbres sur notre terrain en cette première année.

A bientôt pour la suite de l'aventure...

Les chantiers participatifs de 2019 sont terminés, mais le gros oeuvre continue ! Cependant avant tout, nous avons passé de loooongues semaines à ranger tout ce qui était dehors (bois, isolants, déchets, etc...) afin d'éviter que tout ne moisisse pendant l'hiver :

 Une fois le nouveau closoir reçu (un closoir qui ventile vraiment cette fois !), nous avons pu poser nos dernières tuiles le long de la faîtière :

Notre magnifique toiture est donc terminée avant l'hiver ! (Ouf!) Il ne nous restera plus qu'à fignoler les bordures en coupant les liteaux et en fixant les planches de rives. 

Après quelques semaines passées dans la maison, nous avons la mauvaise surprise de constater que notre plancher craque très sérieusement en de nombreux endroits, en de trop nombreux endroits. En fait il craque à chaque jonction entre deux planches d'OSB. Oh non ! Pas un plancher qui craque si fort toute notre vie ! Une rapide recherche sur internet et nous comprenons notre erreur : si deux planches se recoupent sur une solive, tout va bien, mais ce qui est beaucoup plus probable, c'est que ça ne soit pas le cas, auquel cas il suffit d'ajouter une petite planche en dessous de la jonction pour éviter que le plancher ne craque. Les cloisons ne sont pas encore là, il est encore temps d'y remédier !

Sur un weekend, grâce à l'aide d'Eric et Jean-Claude, nous avons donc vidé une partie de la maison (l'hexagone central dans un premier temps), ce qui a généré un sacré boxon dans l'hexagone de droite où le petit Elie évolue ! 

 Une fois le plancher vidé, nous avons noté les positions des différentes planches d'OSB, puis nous avons démonté l'ensemble de la face supérieure : 

Nous avons alors pu les remonter une par une, en faisant bien attention à ajouter une petite latte sous la jonction, et le tour est joué !

Ce fut aussi l'occasion d'ajouter un peu de balle de riz, celle-ci n'ayant probablement pas été suffisamment tassée. Sur la photo de gauche, Elie m'aide à la tasser consciencieusement. C'est un long travail qui s'est poursuivi en nocturne, mais le dimanche soir, nous avons eu la joie de pouvoir tout remettre à sa place. 

Un gros weekend complet de travail, la maison n'a pas l'air d'avoir avancé, mais le parquet ne craque plus, et ce pour de nombreuses années ! C'est finalement peu de travail pour beaucoup de tranquillité !

Au printemps, nous n'aurons plus qu'à répéter l'opération pour l'hexagone de droite, mais pour l'instant, il est temps de fermer le plancher de l'hexagone de gauche avant qu'il ne fasse trop froid, car les températures descendent rapidement en ce début d'automne dans une maison encore trop ouverte. 

Nous avons donc fermé la partie inférieure du plancher, en portant une attention toute particulière à son étanchéité à l'air :

Puis grâce à l'aide de nos familles et amis, nous avons pu rentrer de nouveaux ballots de balle de riz dans notre maison (chacun d'entre eux pèse 180kg) : 

Nous avons alors étalé la balle de riz, et la température fut tout de suite meilleure :

Autre mésaventure : nous avions oublié de passer une gaine dans un enduit. Pas de problème, nous avions déjà eu le coup cet été : un coup de meuleuse pour faire une saignée dans le mur et le tour est joué ! Sauf que c'était cet été ! La maison n'était pas fermée, et nous n'habitions pas dedans. Nous avons alors compris l'expression "vivre dans la poussière des travaux" ! La poussière fut si intense que nous avons du retourner dans notre mobilhome pendant une heure en attendant que l'air redevienne vaguement respirable pour pouvoir y retourner ! Le lendemain matin, le nez un peu irrité, nous avons découvert qu'une épaisse couche de poussière recouvrait tout, absolument tout, dans toute notre maison ! 

 Puis nous avons commencé à ajouté des planches d'OSB, tout en tassant la balle de riz. C'est long, mais combien gratifiant ! Quelle joie à chaque nouveau mètre carré de maison de gagné ! Nous pouvons y installer de nouveaux meubles, et soudain nous pouvons marcher, là où pendant des semaines, nous ne le pouvions pas !

Nous poursuivrons cet hiver.

Enfin notre dernier travail concernant le gros oeuvre de cet automne, fut de reprendre une menuiserie qui avait posé soucis lors de sa pause le dernier jour du chantier participatif de septembre. En effet, le niveau n'avait pas bien été pris quand les pré-cadres furent posé en août, ou alors ça avait bougé depuis, on ne sait pas trop, mais ce qui est certain c'est que les pré-cadres n'étant pas droits, l'ouverture était trop étroite pour pouvoir y installer correctement la double porte-fenêtre et pour pouvoir la fermer. 

Maintenant que les murs étaient montés, une seule solution : démonter la fenêtre et réduire les pré-cadres avec les moyens du bord :

Comme tous travaux, tout est toujours plus long qu'il n'y parait, et la pluie comme la nuit nous ont surpris, nous forçant à bâcher l'ouverture pour reprendre au matin. C'est qu'il ne fait plus si chaud en automne ! 

Mais au petit matin, le travail a repris et tout est bien qui finit bien, notre porte-fenêtre ferme bien !

Le gros oeuvre n'est pas encore terminé : le poursuivre en solo uniquement le weekend ne nous permet plus d'avancer aussi vite que cet été. D'autant plus que nous passons beaucoup de temps au jardin, mais ça, c'est une autre histoire ! 

Chers tous, 4 mois après la fin des chantiers participatifs de 2019, nous souhaitons vous donner quelques nouvelles sur la suite de notre aventure à Paray.

Le 22 septembre, soit 4 mois notre achat du terrain, nous avons eu la joie de quitter notre mobil-home pour emménager dans notre maison ! Le gros oeuvre n'est pas fini et nous ne parlons pas du second oeuvre, mais nous avons la joie de déjà habiter dans notre maison !

Les meubles arrivent petit à petit, et les espaces se créent au fur et à mesure :

Nous créons des semblants de cloisons avec des armoires et des palettes, nous avons finalement créé un grand parc de 35m2 pour Elie (le grand luxe!), et petit à petit la vie devient douce et chaleureuse dans notre maison en travaux : 

Et ce qui fait surtout notre joie, c'est d'y voir grandir le petit Elie :

La maison n'étant pas finie, les souris profitent des trous non-bouchés dans les enduits pour s'abriter au chaud, mais nous ne nous laissons pas faire :

Chaque pas dans notre installation est savourée à sa vraie mesure : l'arrivée du frigo dans la maison en octobre, celle du chauffage électrique en novembre, celle de la gazinière en janvier. 

Notre premier hiver dans une maison en construction demeure plutôt rustique cependant :

• Les trous que nous n'avons pas encore eu le temps de boucher ne nous permettent pas un bon confort thermique, en particulier les jours de grand vent.

• nous avons dû couper notre système d'eau "courante" avant les premiers gels pour éviter le gel de la pompe et des tuyaux d'arrosage. Nous n'avons donc pas l'eau courante cet hiver. Heureusement, des amis nous soutiennent pour les lessives, les bains d'Elie et pour remplir quelques bidons, et nous disposons d'un magnifique système de douche sur batterie pour pouvoir prendre une douche depuis un seau d'eau.
  Et pour les plus vigoureux, nous avons même la possibilité de nous baigner :-)

Enfin, nous avons eu la mauvaise surprise de voir s'envoler nos deux tentes de réception mi-décembre suite à des tempêtes montant à 110km/h. Nous ne sommes pas prêts de les remonter !

 C'est une période rustique, mais joyeuse qui se poursuit donc pour nous en ce début d'hiver.