Le Concept : Construction d'une maison en paille lors de chantiers participatifs

Une maison en paille ! Quelle idée ?!

Nous trouvons de nombreuses appréhensions chez ceux que nous côtoyons lorsque nous évoquons la construction d'un bâtiment en paille. Certains imaginent la paille prenant feu, d'autres les rongeurs qui viennent s'y loger... Et puis quelle durabilité pour de telles constructions ? Souvenez-vous des 3 petits cochons ! Alors vous allez construire votre maison en torchis comme à l'Antiquité ?

En effet avant de découvrir que la paille est un matériaux merveilleux, il faut déconstruire nos idées préconçues : quelques recherches sur internet vous prouveront rapidement, études et explications à l'appui qu'une maison de paille ne prend pas davantage feu qu'une maison classique, qu'une maison de paille n'est pas davantage attaquée par les rongeurs qu'une maison classique. La plus vieille maison de paille encore debout a été construite il y a plusieurs siècles, avant même l'invention du béton, qui lui a encore ses preuves à faire :-) Et les techniques actuelles sont très loin du torchis aux qualités thermiques très médiocres.

La paille est en fait LE matériaux isolant écologique par excellence. Très très bon marché, c'est un matériaux puits de carbone (qui stocke le CO2 dans la maison) que l'on trouve localement partout en France. Contrairement à l'utilisation d'isolants classiques, qui alimente le réchauffement climatique tout en réduisant la quantité d'énergies fossiles disponibles, l'utilisation de la paille comme isolant stocke des gaz à effet de serre. C'est pas beau, ça ?

Franchement, si la paille ne coûte pas cher, est produite localement et ralentit le réchauffement climatique, qu'attendons-nous tous pour nous y mettre ?

Quelle méthode pour construire une maison en paille ?

Lorsqu'on souhaite construire avec de la paille, 5 grandes techniques se proposent à nous : Nebraska, Poteaux-poutres, Ossature-bois, GREB et CST.

Nous souhaitons utiliser la méthode dite de la "Cellule Sous Tension" (CST) pour construire notre future maison, car c'est la plus sobre sur les plans financier et environnemental. C'est une méthode très astucieuse qui a été mise en place par le Néerlandais Tom Rijven et qui est aux croisements de la méthode Nebraska et de la méthode Ossature bois avec Isolation Paille. 

La méthode Nebraska consiste à empiler les bottes de paille comme des légos. C'est la méthode la plus simple. Elle permet de construire des murs porteurs en s'affranchissant du bois, ce qui n'est pas neutre en termes de coût et d'impact environnemental (même si le bois est une ressource renouvelable). Cette méthode peu répandue en France a l'inconvénient de voir au cours des premières années de vie du bâtiment un léger tassement de ses murs porteurs, ce qui peut ne pas être sans conséquence, on l'imagine bien, pour les portes et les fenêtres.

La méthode Ossature Bois au contraire veille à poser les bottes de pailles dans un cadre en bois qui porte la maison. La paille est alors réduite à un simple rôle d'isolant. L'inconvénient est que l'usage du bois en quantité augmente le prix de la maison de manière non-négligeable.

La méthode de la CST, comme son nom l'indique, consiste à mettre sous-tension la botte de paille, aussi bien horizontalement que verticalement, le tout dans une structure en bois avec une finition en enduits terre. La paille ainsi mise sous-tension acquiert alors des qualités porteuse et contreventantes, ce qui permet de réduire largement les sections de bois utilisées et donc de réduire l'impact financier et environnemental de la construction.

Quant aux autres méthodes :
La méthode poteaux-poutres fonctionne de la même manière que l'ossature bois mais les sections de bois sont bien plus grosses et plus espacées. Le coût d'une telle construction est donc bien supérieur et le recours à de bons charpentiers est nécessaire.

La méthode GREB fonctionne sur une double ossature en bois et sur l'utilisation d'un mortier léger. Si la force de cette méthode est de pouvoir être facilement prise en main par n'importe quel auto-constructeur, ce sont principalement l'utilisation du ciment et de la chaux dans le mortier qui nous ont déplu. Au-delà de leur impact énergétique certain, ils ne sont vraiment pas agréables à travailler (confort et santé), au contraire des enduits terre.

Les chantiers participatifs : 

Les 3 mois que nous avons passés à nous former en aidant d'autres à faire avancer leurs projets ont été inoubliables. Inoubliables de découvertes, de discussions, de rencontres... Aujourd'hui, nous avons à cœur de la partager à notre tour, en invitant largement ceux qui le souhaitent à nous rejoindre autour de notre projet de construction.

Que vous soyez jeune ou plus âgé, petit ou grand, homme ou femme, bon bricoleur ou que vous ayez deux mains gauches, si vous avez envie d'apprendre à construire des maisons en paille et de nous aider à avancer, vous êtes les bienvenus !

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